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Nous avons besoin d'un temps et d'un lieu où chacun se donne les moyens et les forces d'identifier et de déposer les terreurs, multiples, qui pèsent sur lui et l'empêchent de parvenir à une affirmation, alors même que l'état du monde nous impose en guise d'environnement un bourbier. Le temps extérieur, l'injonction d'une urgence, l'infamie d'une déclaration ou d'un acte, les propagandes de guerre, nous font avaler chaque jour de larges doses de véritables poisons.

Comment sortir de ce marécage dans lequel nous sentons qu'on nous enfonce ?

Pouvoir penser, pouvoir parler, suppose la subjectivité, la consistance, de femmes et d'hommes qui ne s'en laisseront pas imposer, ni déformer ou briser par l'horreur qui émane du temps extérieur et de la pensée contrainte. Contrainte par les interventions de l'État, par les déclarations de haine qui se multiplient, portées par des politiques sans scrupule, par la prolifération des contre-vérités qui circulent grâce aux réseaux sociaux, par tant de choses qui font de nous aujourd'hui une humanité mutilée, déchirée, divisée, au plus loin de ses capacités à s'envisager et s'organiser du point de principes d'amitié et de paix.

Nous savons que la critique seule est inopérante, car l'adversaire cherche toujours à nous imposer de nous confronter à lui sur son terrain. Or la critique comme le rejet violent sont incapables à eux seuls de créer un autre espace, une autre vision. On ne peut rien construire dans ce face à face immédiat. Il faut pouvoir enquêter et se déplacer.

Il y a besoin d'un pas de côté, d'une distance et d'une séparation d'avec ce qui nous est quotidiennement infligé comme autant d'offenses faites au travail de connaître, de penser et de juger. C'est dans cet esprit que notre média se propose d'écrire et d'intervenir chaque fois qu'il estimera être en mesure de le faire.

Faute qu'une politique existe...

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